
Vuelta y vuelta
Y nos balanceábamos como el polvo
Al costado de un río despreciado
Al lado de un disco rayado rayado.
Un regreso tenso, agotador y tristemente necesario.
Madre mutilada por Dios
un largo bostezo de tarde.
Perros en las ventanas que nos ladraban
y echaban de casa cada fin de semana
enajenados y sin rumbo,
sobre todo sin rumbo.
Distantes, fieles a nosotros mismos y a nuestros pensamientos ahumados:
Trinidad criminal bajo atardeceres atómicos.
Esperábamos las micros de regreso
Con los músculos hechos mierda
Y un poco de ropa nos indicaba nuestras sombras.
Tourne et retourne (trd. Irene Gayraud pour la revue A Verse)
On se balançait comme de la poussière
Au bord d’un fleuve malfamé
À côté d’un disque rayé rayé rayé.
Un retour tendu, épuisant et tristement nécessaire.
Mère par Dieu mutilée
Un long bâillement de fin d’après-midi.
Aux fenêtres, des chiens qui aboyaient
Et nous jetaient dehors chaque week-end
Hors de nous et sans but,
Surtout sans but.
Distants, fidèles à nous-mêmes et à nos pensées enfumées :
Trinité criminelle sous des crépuscules atomiques.
On attendait le bus du retour
Avec les muscles déglingués
Et quelques vêtements nous signalaient nos ombres.
photo: De Niro in Taxi Driver de Martin Scorsese.