
Una tarde nos reconocerá
La transparencia de una tarde, tarde,
En mis manos
Seria suficiente para evocar la libertad
Casi total de los jardines abandonados,
Mi héroes, perros fieles,
Lo que no esta perdido, vuelve.
Y es verdad que la tarde respira,
Su vaho basta para dibujarme
En el pasillo rígido de la espera
Reventando los globitos vacíos que se escapan
De nuestras palabras.
Muriel mirándome con desinterés televisivo y
Josefa desenredando un ovillo de preguntas,
El ruido de un tren.
Pasajeros ignorantes
Y por lo mismo crueles vírgenes.
Es el vértigo de los sueños
Lo que se cuela por mis oídos
Como alfombra roja abandonada luego del banquete.
Una tarde, de esas que hacen trizas el día
Con su olorcito a distancia, a viaje por las fronteras
De las naves humanas,
De esas tardes que me vuelven inútil
Para darle un nombre a la noche
(tendencia viejísima cultivada por los hongos del azúcar)
Nos reconocerá en aquel viaje que hicimos a Hải Phóng
Entre el estruendo de un reloj
Que dejaba caer sus horas.
Unos pueblos remecidos por la velocidad
De nuestro silencio.
trd. française:
Un soir nous reconnaitra
La transparence d’un soir
Dans mes mains,
Serait suffisante pour évoquer la liberté
Quasi-totale des jardins abandonnés,
Mes héros, des chiens fidèles,
Ce qui n’est pas perdu, revient.
Et c’est vrai que le soir respire,
Sa buée suffit pour me dessiner
Dans le couloir ferme de l’attente
Pendant que j’explose les petites bulles vides
Qui s’échappent de nos mots.
Muriel me regardant avec désintérêt télévisé et
Josefa démêlant une pelote de questions,
Le bruit d’un train.
Passagères ignorantes
Et pour cette raison, de cruelles vierges.
C’est le vertige des rêves
Ce qui se glisse dans mes oreilles
Tel un tapis rouge délaissé il y a longtemps.
Un soir, un de ces soirs
Qui font exploser la journée
Avec leur petit arôme de distance, arôme de voyage aux frontières
Des vaisseaux humains,
Un de ces soirs qui me rendent inutile
Pour donner un nom à la nuit
(vieille tendance cultivée par les moisissures dans le sucre)
Nous reconnaitra dans ce voyage que nous avons fait à Hải Phóng
Parmi le fracas d’une horloge
Qui laissait tomber ses heures.
Quelques villages frémissent de la vitesse
De notre silence.
Photo: Mr. Folch