La Morgue Tropical
Comme cette humidité je
voudrais que tu arrives encore une fois. Mais impossible d'imaginer
te voir avec tes courbes rompre les deux dimensions de mon
impatience. Tu ouvrirais la porte, l’air tiède derrière toi, le
chauffeur du xe-om essayant de regarder au-dessus de ton corps
à l’intérieur. Quelques vêtements aux couleurs rapides
éparpillés sur la plateforme… la porte qui claque un moment seul
à seul.
Je suis monté pour aller
chercher de l’eau dans le frigo. Rien que d’imaginer ma langue à
nouveau entre les plis de tes jambes, de m’imaginer boire ces
lignes brillantes et encore humides avec la vision concave de cette
salle au-delà de tes genoux, a mis un ventilateur dans ma tête.
Mais cet air frais de notre rencontre imaginaire a duré uniquement
deux secondes. Le bruit de la pluie s'est presenté comme un gecko
immovil et presqu’à l’instant j’ai ressenti cette chaleur qui
engloutit jusqu’à la morgue de la ville. Comme je l’ai déjà
dit, je suis monté à la cuisine. Débout face au frigo ouvert
pendant que je buvais a imprégné mon astreinte d’une eau et d’une
froideur fade. Dégouté, je suis retourné rapidement à la salle
d’autopsies, pour embrasser cette humidité qui, de ses seins
rendus voluptueux par la présence de la mort, laisse tomber une
cadence de visions sur ma peau. J’ai essayé de retourner à la
lecture de mon Bösersach, histoire de chercher à t’oublier, mais
cela a empiré les choses. C’est cette saveur bien à toi, du
moment où je t’ai embrassé et où j’ai parcouru tes blessures
pendant l’autopsie, ce que je cherche à revivre pendant qu’ils
doivent être en train de t’enfermer dans un sarcophage.
Como
esta humedad quisiera que llegaras otra vez. Pero ni soñar con ver
tus curvas romper las dos dimensiones de mi impaciencia. Abrirías la
puerta con el aire tibio detrás tuyo, el chofer del xe-om
intentando mirar por subre tu cuerpo hacia el interior. Un poco de
ropa con colores rápidos regados por la plataforma… el portazo de
un momento a solas.
Subí
a buscar agua en el refrigerador. El solo hecho de imaginar mi lengua
entre los pliegues de tus piernas, de beber esas líneas brillantes y
aún humedas con la visión cóncava de esta sala más allá de tus
rodillas, puso un ventilador en mi cabeza. Pero ese aire fresco de
nuestro reencuentro imaginario duro solo dos segundos. El ruido de la
lluvia se hizo presente como un gecko inmovil y casi enseguida sentí
otra vez este calor que atrapa hasta a la morgue de la ciudad. Como
ya dije, ascendí a la cocina. De pie con el refrigerador abierto
mientras bebía, impregnó mi turno con una agua y un frío
desabridos. Desolado, volví rápido a la sala de autopsias, a besar
esta humedad que, desde sus senos voluptuosos por la presencia de la
muerte, deja caer una cadencia de visiones sobre mi piel. Intenté
volver a la lectura de mi Bösersach, ver si así te olvidaba
definitivamente, pero solo empeoré la situación. Es ese sabor tuyo
de cuando te besé y recorrí tus heridasdurante la autopsia, el que
busco revivir mientras te deben estar encerrando en un ataúd.
xe-om : moto taxi muy practica para trasladarse por las estrechas callejuelas y la causa de muerte de desprevenidos paseantes.
gecko : lagartija albina de la region (a veces casi transparente) que silva operas durante las tardes mientras come insectos.
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